Le Pr Lazorthes né le 12 octobre 1938 a mené une carrière très riche au sein du CHU de Toulouse, ayant exercé les fonctions de chef de clinique puis de chef de service en 1979, ayant alors la lourde mission de succéder à son père, le doyen Guy Lazorthes, en poursuivant et développant des responsabilités au plus haut niveau national et international.

C’était un véritable visionnaire, il a toujours vécu en avance sur son temps pour exercer toutes ses missions. Il avait cette passion communicative et qui ne s’est jamais éteinte de développer et appliquer à la neurochirurgie les innovations technologiques et thérapeutiques. Il avait une ouverture d’esprit et une vision pluridisciplinaire avec la volonté et la capacité d’associer les personnes de spécialités différentes du public ou du privé.

A la faculté de Rangueil, tout d’abord, Le Pr Lazorthes a été doyen de 1994 à 2004, puis doyen honoraire après la cessation de son activité en 2009. Il s’est consacré sans relâche à l’amélioration de l’enseignement des étudiants dans les sciences humaines et sociales en initiant de nouvelles techniques pédagogiques.

En neurochirurgie, il s’est tout d’abord investi en microchirurgie vasculaire et a été un des premiers à introduire le microscope dans notre bloc opératoire. Son nom est pour toujours associé à la neurochirurgie fonctionnelle de la douleur de la spasticité et des mouvements anormaux.

Il a créé à Toulouse, le Centre d’Evaluation et de Traitement des Douleurs chroniques régional, et a été un des pionniers de la stimulation médullaire percutanée et de la prise en charge de la spasticité par pompes intrathécales. C’est sous sa bienveillance et son accompagnement quotidien que ses élèves ont eu la chance de partager leurs connaissances et leurs travaux avec les plus grandes écoles et les grands noms de la neurochirurgie française.

Il a développé au sein du service le traitement chirurgical des mouvements anormaux et de la maladie de parkinson avec toujours cette volonté d’adapter, et perfectionner la technique de référence. Les progrès actuels de l’imagerie per-opératoire, les nouvelles séquences d’imagerie l’auraient sans nul doute enthousiasmé et stimulé dans sa recherche perpétuelle de la précision et d’une balistique parfaite.

Malgré ses grandes qualités chirurgicales reconnues de tous, l’utilisation de techniques mini-invasives pour traiter ses patients a toujours guidé ses choix. A ce titre la radiochirurgie stéréotaxique et l’installation d’un centre spécialisé localisé au sein du service, malgré les obstacles rencontrés, ont représenté un engagement déterminé, de plusieurs années.

Neurochirurgien chercheur était une de ses qualités, il s’est toujours situé à l’interface, passant sans cesse d’un versant à l’autre, son dynamisme, ses qualités scientifiques et sa soif incessante de connaissance lui ont permis d’être reconnu et de collaborer avec les plus grandes structures de recherche toulousaine ou nationale du CNRS et de l’INSERM et de créer une unité de recherche douleur et thérapie cellulaire.

Il a exercé des responsabilités dans différentes sociétés savantes, en particulier la Société Française de Neurochirurgie et la Société Européenne de Neurochirurgie stéréotaxique et fonctionnelle dont il a été président. Il a publié de très nombreux ouvrages et de très nombreux travaux scientifiques de niveau international.

A la retraite, il s’était retiré de ses fonctions hospitalières et universitaires en gardant un œil bienveillant sur ses équipes et le service.

Nous perdons un des grands noms de la neurochirurgie, un de nos maîtres, un de nos pères…

Nous remercions toute la communauté neurochirurgicale, qui s’est massivement manifestée par ses nombreux messages de soutien.

Toutes nos pensées vont vers sa famille.

Le service de neurochirurgie Toulousain